Joies du petit matin

Certains matins, surtout en ce moment où l'automne cède gentiment la place à l'hiver, où ceux qui partent travailler tôt doivent gratter le givre de leur voiture, je n'ai pas envie de quitter mon lit.

J'aime prendre le temps, à moitié réveillée, de constater la douce chaleur de ma couette en plumes qui me fait un nid douillet. Se retourner et se lover comme dans un cocon, avec juste le nez qui dépasse des couvertures et parfois se rendormir avec délices.
Détailler le visage de mon homme qui dort encore à poings fermés, à la lueur matinale que filtrent les stores ajourés.
Sortir un pied de sous les draps pour l'y remettre aussitôt, en raison d'une température (trop) fraiche dans la chambre.
Un peu plus tard, faire une nouvelle tentative avec un bras, la main cherchant activement une sur-veste de pyjama en pilou, un plaid, une robe de chambre. Se couvrir le haut du corps et tendre à nouveau la main en direction du bouquin en cours.
La semaine dernière, c'était Mille femmes blanches, hier encore Mansfield Park (je n'aurais jamais cru que Jane Austin ou les sœurs Brontë m'accompagnent à ce point dans mes moments d'oisiveté !) et aujourd'hui un recueil de nouvelles de Tesson (auteur que je continue d'adorer, au sens littéral du terme).
Parfois, c'est mon Bidule que j'attrape, et j'en profite pour me mettre à jour des derniers potins sur Face de Bouc. Mais ça ne m'occupe pas assez longtemps puisque Choupinou fait la grasse matinée. Je le laisse faire, on a des rythmes décalés de 2 à 3 heures, et puis quand on aura toute une marmaille à gérer, ça sera pas le même refrain !

Je me souviens d'un temps où j'utilisais ma vieille Toutouille (qu'était pas si vieille que ça à l'époque) comme prétexte pour ne pas me lever. Des câlins chatesques au réveil, c'est trop mignon pour se permettre d'envoyer balader le félin qui aura eu le bon gout de s'installer entre l'humain et le bord du lit (sauf pour un réveil-pipi nocturne au radar !). J'aime recommencer à chaque séjour chez mes parents, encore faut-il que je sois dans les grâces du chat et qu'il dédaigne pour moi le lit de Mounette !

D'une façon générale, j'ai toujours regretté de quitter la chaleur de mon lit.
Surtout quand il fait encore nuit noire, et qu'il faut que je me dépêche pour arriver assez en avance à la pharmacie, c'est moi qui ai les clés pour l'ouverture (oui, arriver juste à l'heure c'est être en retard, parce que je suis censée accueillir mes premiers patients à l'heure dite, avec ma belle blouse et un grand sourire, sans bacs de médicaments qui encombrent le passage).

Quand j'étais ado, et que je me préparais pour le collège, le lycée (et peut-être aussi au début de mes années de fac !) il s'en suivait un habillage sous les couvertures, juste pour garder la tiédeur des draps une dernière fois avant de filer à la cuisine pour un bon petit-déjeuner, juste récompense de l'effort insurmontable d'avoir posé un pied à terre et de m'être levée !

Maintenant, adulte et en couple, la suite logique de l'extraction des couvertures les week-ends, c'est un brunch. A la maison, en pyjama-robe de chambre léopard-petits chaussons à pompons, papotant des projets de la journée une tasse de thé à la main. Soyons réalistes, j'aime aussi aller au Nauwie's mais il faudrait se doucher et s'habiller, et puis ils ne font pas de Pfankuchen ou de pain perdu, ni de smoothie ! Sortie matinale à réserver les congés où on reçoit des amis et qu'on a oublié l'absence d’œufs au frigo...

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